LA PALANCHE ET L'HEXAGONE
Mardi 8 juin 2010
C'est la St Médard et la pluie ne s'est pas manifestée dans mon sud profond, donc nous n'aurons pas les pieds dans l'eau pendant 40 jours.
Parler des pieds dans l'eau évoque pour moi des images de crues du Nil qui fertilisaient les champs, et aussi de rizières d'Indochine.
Voici une photo de rizière à SIEM RAP au Cambodge, mon pays de naissance :
J'avais repéré une photo fabuleuse d'une rizière dans l'enceinte du Temple d'Angkor, mais elle est super préservée par le copy-right.
Revenons au titre de cet article.
J'ai décidé de mettre en ligne un poème de mon ami Manh-Hung Nguyen , car il m'a touché et pour moi c'est une raison nécessaire et suffisante.
Cependant, vous être priés, si vous le copier, de mettre la référence de mon blog, car un auteur ne doit pas être spolié (vous savez, ceux qui se parent des plumes du paon ou de la plume du poète pour faire croire que cela vient d'eux, si si ça existe beaucoup).
(*) Palanche ( définition) :
Rouleau de bois qui permet de porter deux seaux à la fois sur l’épaule, ou deux paniers (en Asie, Chine Vietnam etc..c’est l’image traditionnelle qu’on peut rencontrer régulièrement) .
Cette forme de palanche est pour les vietnamiens semblables à leur pays, à leur terre, avec ces deux paniers (le nord, le sud portés réunis chacun par le centre du pays).
Tout comme pour les français, la France forme un hexagone (6 côtés)…
Voici donc et laissez la magie agir...
LA PALANCHE ET L'HEXAGONE
Chaque destin se dessine sur une feuille blanche,
Le mien à six mois, prit la forme d’un hexagone,
Alors qu’au départ il devait être une palanche,
Je fus exilé tel Jonathan Livingstone,
Sans suivre de chemin, juste par ma naissance,
Mon pays d’adoption devait être la France,
Cigogne/ goéland ou cale d’un paquebot,
Qu’importe, le lotus germerait à Bordeaux.
Chaque destin est un paysage à l’encre de chine,
Qui ne se donne à nous que progressivement,
Lorsque les traits se précisent, alors on devine,
Le sens, dessein, volonté du tout puissant.
Quel est celui qui dessina le mien à six mois,
Pour depuis Saigon, rejoindre la France,
Vivre en Etranger, vivre dans la différence,
A tout prix s’intégrer, y perdre même sa voix,
Mais Six Mois marquent autant que cinquante ans,
Lorsque l’Ame imprégnée jusque dans le sang,
Par les bombes, hurlements, et souffrances,
Me tourmente « pourquoi ai-je eu tant de chance ? »
Le sang de mon peuple coule dans mes veines,
Pourtant j’ai grandi bien loin de leurs peines,
Aujourd’hui pour moi, le sens de ma présence,
M’a conduit à en chercher jusqu’à l’essence,
Alors apaisé, j’ai enfin pu accepter
Ce destin différent loin des miens, ici en France
Et me laisser dessiner par la main invisible,
Car Chaque destin se dessine sur une feuille blanche….
Manh-Hung 02/02/2010
Manh-Hung avec sa maman
au début des années 60 à Istres (Bouches du Rhone)